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3 juin 2007

Unir ou ne pas unir?

Quelle doit être la place de la Turquie dans l’Union Européenne?

Voici un sujet d’actualité qui a été suffisamment abordé pendant la campagne de Nicolas Sarkosy. Pour avoir beaucoup répété à qui le veut qu’il est contre son intégration et en faveur d’un partenariat privilégié, Nicolas Sarkosy n’a pas pour autant choisi pour l’heure d’attaquer le sujet avec nos partenaires européens. Chaque chose en son temps et pour l’heure la priorité est clairement au Traité simplifié.

Alors, quid de la Turquie ?

Je vous avouerai ne pas arrêter de tourner la question dans tous les sens et il est clair que les arguments des deux camps sont fondés. Lui refuser l’entrée dans l’UE serait en effet la pousser un peu plus encore vers une islamisation rampante, que leurs leaders sauraient exploiter en mettant en avant ce rejet de « l’Occident chrétien ».

En même temps, je ne peux m’empêcher de penser que l’entrée dans l’UE ne saurait pour autant arrêter ce qui est sans doute un mouvement de fond. Faire partie de l’UE n’avait pas empêché l’Autriche de désigner un chancelier d’extrême droite.

Mon raisonnement ne se focalise donc pas principalement sur la Turquie, mais plutôt sur l’UE elle-même. Et sur ses limites. A ce jour, nous avons sans doute suffisamment poussé les frontières de ce groupe, trop peut-être, et un élargissement supplémentaire viderait de son sens l’esprit de l’Union. Une Europe de l’Atlantique à l’Oural et la Mer Noire ne m’inspire aucunement.

Nous voyons déjà le déplacement du centre de gravité pour les décisions et les difficultés de mettre en avant des intérêts communs. Intégrer la Turquie serait ajouter une difficulté inutile et malvenue. Je pousse la logique plus loin : une fois son intégration effectuée, qui ensuite ? L’Irak ? Leurs frontières sont communes. Puis l’Iran ? Pourquoi ne pas descendre et intégrer Israël, l’Egypte ?? Ces pays ne sont pas en Europe ? Il me semblait que la Turquie non plus… Géographiquement, elle n’a en effet qu’un bout de terre en Europe, d’un seul côté du Bosphore.

Et puis il faut voir ce que nous voulons comme Europe. Une zone économique de libre-échange ? une Europe politique plus intégrée ? Car tout découle de ce choix. Il est aisé de mettre en place des partenariats économiques privilégiés visant à renforcer les liens entre deux pays ou deux zones. Si ce partenariat induit des effets positifs sur la démocratie pour les pays ciblés, pourquoi pas ?

S’il s’agit en revanche de fonder un ensemble politique cohérent pour défendre des projets communs, alors nous sommes déjà bien assez nombreux, trop sans doute pour les volontés nécessaires à une union politique. L’Europe qui me fait vibrer est celle, théorique pour l’heure, qui saura se désigner un chef pour défendre ses intérêts au niveau mondial. Et à ce chef, il faut lui désigner des limites géographiques précises. Le détroit du Bosphore me semble devoir en faire partie.

Ne laissons pas la Turquie ni les pays qui le souhaitent au bord du chemin. Mais n’affaiblissons pas non plus ce que nous pouvons construire. Zone économique et zone politique sont deux choses.

HP76.

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